Je n'ai jamais été de ces filles extraverties qui jouent de leurs pompons sur les terrains de jeu, ni de celles qui se fardent plus qu'elles ne le devraient et portent des paillettes pour séduire un jury, qui j'étais ? Une jeune fille ordinaire, ayant un seul et unique rêve en tête, celle que chaque petite fille doit avoir fait un jour, celle de fonder ma propre famille et d'aimer celle-ci tout comme mes parents m'ont aimé et inculqué de solides valeurs. Je suis Dawn Paulson, du moins c'est uniquement là mon nom de jeune fille, car depuis cinq ans maintenant, je suis madame Paul Lewis, voici un petit résumé de ma vie bien avant l'incident qui a plongé le monde sous une vague de torpeur jamais atteinte jusqu'à lors...

A quinze ans, j'entrais au lycée de la grande ville dans laquelle je vivais bien plus souvent auprès de ma mère que de mon père, ce dernier en continuel déplacement pour ses entreprises ne revenait bien souvent que les week-end, de ce fait, j'ai toujours imaginé que je quitterai tôt ma famille, afin de leur laisser le temps d'être ensemble lorsque Bryan déciderait de lever le pied... J'étais studieuse et prête à étudier la littérature afin de faire grossir une carrière dans le journalisme, chose qui me tenait à cœur au moins tout autant que le fait de rencontrer le futur père de mes enfants, cependant tout c'est déroulé autrement, et alors que j'imaginais ne pas connaître le coup de foudre avant quelques années encore, celui-ci s'est offert à moi en un sourire, une blague, et de grands yeux bleus qui, depuis cette après midi d'Avril, n'ont plus cessé de me captiver comme une abeille attirée par le nectar enivrant d'une fleur. Il s'appelait Paul, un grand blond bien différent des autres garçons, il était en dernière année et la différence d'âge ne semblait pas nous faire peur tandis que nous nous rapprochions au fil de ces 365 jours qui passèrent plus vite que bien d'autres journées de mon existence. J'ai su en un regard qu'il serait l'unique homme que j'aimerai si fort, qu'il serait l'unique, ce fameux premier amour qu'on oublie pas, pas même lorsque d'autres font leur chemin dans votre vie et, pour nous deux, ça ne s'est jamais terminé, si bien qu'au bal de promo, lors de ma dernière année d'étude, je lui annonçais que je portais un petit habitant sous le nombril, construit par nos soins et dans l'amour que nous nous portions en mille sourires et rires.

Ce petit-être, la seconde prunelle de mes yeux, est née un jour de soleil intense, il faisait une chaleur insoutenable mais, alors que j'ai pu être insupportable tout le long de travail, que j'ai juré à Paul de le détester à vie et qu'il ne poserait jamais plus les mains sur moi, lorsque j'ai vu ce visage de poupée et son premier regard sur nous, tout ces maux se sont envolés et ne resta plus qu'eux, mes deux trésors, mes yeux, ma vie... Eline Lewis agrandissait notre duo pour en faire un trio et ce fut à cet instant qu'il me demanda de l'épouser, de porter son nom pour que nous soyons une famille aux yeux de tous. Mes parents et les siens étaient ravis, ils n'auraient jamais songé à ce que nous nous envolions si vite, mais vu l'étincelle entre Paul et moi, et ce depuis le premier jour, jamais ils ne nous ont freiné.

Tout allait pour le mieux dans le meilleur des mondes, jusqu'à cette Saint Valentin étrange de 2012, là où j'ai vu pour la première fois ce qu'on appelle communément un zombie ou encore un infecté... Il s'agissait du meilleur ami de Paul, les rires de celui-ci, croyant à une blague sur le fait, résonnent encore à mes oreilles tandis que les miens l'accompagnaient. Ce ne fut que lorsque l'oncle d'Eline s'est jeté à la gorge de Paul que la réalité m'a giflé comme jamais. Nous avons fuit rapidement, emportant peu de chose, sinon des armes que mon époux embarqua afin de nous protéger comme il le faisait depuis toujours... Nous sommes encore en vie, le trio vit encore, cinq ans ont passé et je respire chaque jour, je me lève chaque matin en ayant la chance de le voir poser les yeux sur moi et de serrer notre fille contre mon cœur. Sans Paul je ne serai sans doute plus de ce monde, il m'a donné le meilleur de lui même et me l'offre encore, tout autant qu'à sa fille, afin de parfaire notre quotidien malgré l'horreur qui gravite autour de nous. J'avais, j'ai et j'aurai toujours foi en lui, je m'en remettrai toujours à lui car je sais que sous ses rires, ses pitreries et ses maladresses qui m'ont rendu dingue de lui, se cache un survivant comme jamais je n'en ai connu.