J'ai connu Cole il y a plus de quatorze ans, à cette époque je vivais dans une petite bourgade près du Texas. Mon père était espagnole, et ma mère une française, nous étions une famille respectable en tout point. Le sport préféré de la famille était les arts martiaux, c'est naturellement que dès mon plus jeune âge je me plongea dans cet univers qui canalisait mon tempérament impulsif. Après bien des sourires, bien des rencontres toutes plus sublimes les unes que les autres, Cole et moi décidions de former un couple. Lui étudiait pour être laborantin, et moi pour être médecin. Rien ne présageait ce futur si chaotique, pas une ombre au tableau.

Rapidement, alors que nous étions à peine majeure, nous nous marions, endossant un nouveau nom de famille qui aujourd'hui sonne comme un dégout... Bakers. Après quelques années à parcourir les routes pour son travail auprès d'une firme nommée Umbrella, dont Cole me tenait éloignée de leurs agissements, nous décidions de poser nos valises à plusieurs kilomètres de New York, au sein même des bureaux de la compagnie. Là bas, je ne me sentais pas à ma place, quelque chose de mystérieux et d'étrange planait, sans que je ne sache quoi. J'exerçais mon travail de médecin auprès d'eux, pour soigner les hommes qu'ils envoyaient sur le terrain, certains passaient parfois l'arme à gauche, sans savoir ce qui leurs étaient arrivés.

Puis février 2012 arriva, et le monde changea subitement. Cole ne me disait toujours rien, nous étions retranché dans des bunkers avec les autres, moi enceinte de plusieurs semaines. Au fil des semaines, des mois, lorsque Milo vit enfin le jour, la vérité m'éclata au visage des lèvres d'une infirmière à la langue bien pendue. Umbrella avait lâché un virus qui déferlait sur le monde et grignotait les humains. Cole se retrouva au pied du mur face à mes interrogations, et j'appris enfin la vérité, tous les secrets dont il me préservait, afin que je ne vois jamais l'homme méprisable qu'il était devenu. Une violente dispute éclata, ses agissements avaient tués les miens, mes parents, mes amis, et sous le tranchant de mes mots, je ressentis les coups de ses poings sur ma peau. Il n'était plus mon mari, et pourtant je ne pouvais quitter les lieux avec un enfant aussi jeune qui ne savait encore marcher. Mais quand décembre 2012 retentit, que les hordes ravageaient avec folie les camps, les villes, un garde de la firme fit entrer par inadvertance l'une de ces choses, et je n'eut plus le choix que de partir vite et loin.

Les mois s'enchainaient, Milo grandissait dans un monde auquel je n'avait jamais rêvé pour lui. Mais cet enfant adorable, curieux ne cessait de sourire, n'ayant jamais connu ce que moi j'avais pu connaitre à son âge. Pour lui, tout était normal, rien ne semblait lui faire peur, hormis la folie des marcheurs dont je tentais de le préserver au péril de ma vie. Cole a tenté de nous retrouver, mais dès qu'il franchissait un camps, j'embarquais mon fils et filait aussi vite que je le pouvais pour l'éloigner de ce monstre sans coeur. C'est ainsi après des mois de marche que j'ai rejoins New York depuis quelques semaines. Je ne me fais aucun leurre sur les murs entourant les ruelles, tôt ou tard, elle tomberait et j'y étais préparée. La seule chose qui m'importe, est vie de mon enfant quitte à tuer le premier homme malveillant.