"On dit que la vie n'est plus la même que jadis, certes, nous n'avons plus les moyens de voyager comme autrefois, simplement car nous ne sommes certains que d'autres villes aient su reprendre le flambeau de la vie, maintenue et rendue par Umbrella il y a désormais deux ans mais, au delà, les moyens de vivre et de ne plus simplement exister sont à portés de nos mains." Un sourire convaincu étira les lèvres de Rain, son interlocutrice : une jeune journaliste au talent déchu suite à l'apocalypse qui au fil des jours ne devenait plus qu'un souvenir cauchemardesque aux yeux des New-yorkais, lui répondait tout en replaçant une boucle de ses cheveux blonds derrière son oreille. Le stylo entre ses lèvres trituré par ses dents parfaitement blanches, les yeux scintillants d'une toute autre lueur que celle de la curiosité professionnelle. Kimber Doyle, une jeune femme dans la trentaine, sulfureuse mais ayant cette forme de timidité dissimulée, l'invitait à la charmer sans véritablement le faire, chose qui, suite au retour à la vie, séduit Nathan au point de lui en coller de magnifiques œillères.

Redevenu Architecte suite à la libération, ayant gagné sa notoriété grâce à Adrian Palmer et Ava Corleone, tous deux désireux de lui confier l'avancement des travaux de leur tour cosmétique, et tout autant grâce à ses prouesses dans le bâtiment afin de redonner à la ville son aspect "d'origine", Nathan n'avait sans doute qu'un amer regret, avoir si rapidement remplacé son épouse, sa véritable famille, avec cette jeune blonde qui, aux primes abords merveilleuse, s'avérait n'être qu'une personne vénale ayant obtenu de ce mariage ce qu'elle désirait, du moins en partie. Reine des locaux du New York Times, dont il avait obtenu propriété pour qu'elle puisse s’asseoir dans ce trône médiatique, Kimber ne désirait plus qu'une chose qu'il n'était pourtant prêt à lui offrir pour l'avoir lui même gagné à la sueur de son front : son empire, ses valeurs et son compte en banque. S'il divorçait, après moins d'un an et demi de fausse idylle -lui l'ayant véritablement aimé malgré tout-, elle obtiendrait la moitié de ses possessions et il n'était guère prêt à céder ainsi ses parts, gagnées par son propre mérite et ses actions bienfaitrices, à une petite garce telle qu'elle l'était devenue à son regard.

Désormais, la vie suit son cour, ce fleuve plus ou moins tranquille qu'il tâche de préserver en gardant l’œil sur les enceintes, produites par sa société, capables de résister en cas de défaillance d'un système plus qu'ingénieux mis au point par ses deux premiers clients. Il tâche de profiter de son argent comme bon lui semble, venant en aide à ceux qui n'ont pu aussi bien se redresser que lui, tâchant de prêter main forte à qui en a besoin, par pur instinct mais aussi par besoin viscéral quant aux pertes dont lui même fut la victime, espérant pouvoir vivre un jour sans plus le poids de la mort contre les épaules et, peut-être, retrouver une liberté qu'il n'est pourtant prêt à saisir grâce aux richesses que convoite sa très chère épouse...