Je suppose que les foutaises du genre, je suis née tel jour à telle heure, un superbe matin de Novembre, vous filent de l'urticaire ? Tant mieux, c'est un peu la même chose pour moi donc fichons au placard ces conneries sans intérêt et allons droit dans les filets. J'ai quarante quatre ans, si je devais vous faire un listing de mon vécu j'en vois beaucoup qui se feraient passablement chier, d'autres qui seraient outrés et j'en passe. Mon nom est Enora Turner, mon second prénom Pam, me vient du gout prononcé de mon père pour une certaine série TV des années 90, très conne cela va de soi, une blondasse qui court avec deux cervelles en obus plutôt qu'une pleine dans le crâne, c'est tout juste bon à faire baver les mecs mais, quoi qu'il en soit, la réalité est bien là. Ce qui devait être qu'un surnom a fini encré sur mes papiers d’identité, un cadeau d'anniversaire assez douteux mais qui, au final m'a bien servi des années plus tard.

A 21 ans, à peine majeur, je quittais mes parents et leur peu de considération pour leurs deux et uniques filles, me passant la corde au cou avec mon meilleur ami Blake. On ne peut pas dire que je l'aimais à me damner, ni que j'avais une folle envie de me voir mourir à ses côtés lorsque je ne serai plus qu'une momie incapable de faire autre chose que vibrer sur une chaise mais, je riais aux éclats avec lui, et il a fait de mes trois seules années près de lui de purs instants de joies que je lui revaudrai le jours où je foulerai le seuil qu'il a franchi bien avant moi en me léguant ce qu'il avait de plus précieux : sa pension de famille. J'ai accueilli ma sœur et son fils dans ce manoir, quand le monde a éclaté de leur côté, tout allait pour le mieux, j'ai terminé mes études d'aide soignante en espérant trouver un job dans une clinique jusqu'à revoir mes plans des années plus tard, à l'instant précis ou le fils de ma sœur a disparu. Jane est tombée malade, je n'avais personne vers qui me tourner, simplement l'argent Blake et, encore, même les billets verts ne semblaient permettre l'obtention de sa guérison dans quelques hostos que ce soit. Une seule solution s'offrait à moi donc, Umbrella et ses miracles pharmaceutiques. Rien n'y fit pourtant et Jane mourut au prémisse de l'hiver juste avant cette saloperie d'infection massive. J'étais au première loge, je voyais tout sans vraiment comprendre, n'ayant plus personne, un doute a fait que je suis restée dans ce business étrange et, ce fut peut-être la plus lumineuse idée de ma vie à l'instant même où j'ai croisé ce visage changé par le temps, les épreuves et la galère, nul autre que sa trogne adorable de môme mué en homme.

Ce que la vie me réserve encore ? Aucune idée, mais je compte bien préserver ce qui me reste et j'emmerde le reste, si vous désirez faire chier quelqu'un, passez donc votre chemin car, comme on dit, l'habit ne fait pas le moine...