Je ne sais pas comment je suis née, si je suis le fruit d'éprouvette, ou si une femme m'a donné la vie. On nous appelait les enfants de Wellington...

J'ai vu le jour à Londres au sein d'un orphelinat auprès d'autres enfants, où on nous réservait un triste sort, mais qui paraissait être notre destiné alors nous l'avons accepté sans rechigner. Les mots d'ordres étaient équilibre, service, et loyauté. Mon enfance était joyeuse auprès des autres, les enseignants nous transmettaient leur savoir, les nutritionnistes les ficelles pour être en pleine forme, les médecins surveillaient quotidiennement notre santé, afin que nous soyons préparer à fermer les yeux à l'approche de notre trentième années. Lorsque nous regardions par la fenêtre, il n'y avait que champ, bois, lac et à des kilomètres les lumières de la ville de Londres. Là bas vivaient les gens que nous servirons, pour qui nous mourons, des personnes riches prêtes à payer pour nos organes. Je n'avais aucune idée de ce qu'était leur vie, leur quotidien, le mien était programmé, millimétré, organiser à servir ces âmes malades, et les hommes de l'orphelinat. Pour nous, tout était normal alors, nous n'avons jamais tenté de nous échapper.

A l'âge de 14 ans, des hommes se sont présentés, embarquant avec eux des enfants, dont moi pour rejoindre les terres d'Amériques que je n'ai jamais parcouru. Nous avons rejoins des locaux, pour servir, et souffrir. Régulièrement on m'injectait toutes sortes de liquide aux creux des veines, les douleurs étaient effroyables, intenables, alors qu'ils me regardaient en notant les progressions, les effets, avant de me délivrer en une énième injection. Puis un jour... cette bulle autour de moi a éclaté, et j'ai sentis pour la première fois le souffle du vent sur mes joues, les goutes de pluie sur mes cheveux, mais je n'avais, et je n'ai toujours aucune idée de ce que je dois faire, où je dois aller, comment je dois vivre.... car tout ce qui m'entoure est complément inconnu, nouveau...