Mes souvenirs son intacts, ma jeunesse tout autant... Désormais, l'impact de cette balle, de nulle autre arme que celle de l'homme que je n'aurai du aimé pour tout le mal qu'il était capable de faire, n'est plus qu'un souvenir. Il a fallu du temps pour que mon corps se remette, d'abord, tous pensaient que j'allais mourir, lui le premier, alors on a attendu, attendu, encore et encore, afin d'être certain du sort qui me serait réservé si toutefois je ne cédais pas au charme de cette lueur blanche qui, au bout de sept ans, a fini par disparaître... Lorsque j'ai rouvert les yeux après toutes ces années qui pour moi ne ressemblaient qu'à une nuit passé, j'ai pensé à eux Peter et Emma, je devais les éloigner de lui, il le fallait, tout autant pour leur bien être que la promesse faîte à la mère de cette poupée rousse sur qui j'allais veiller comme sur le véritable sens à ma vie n'étant autre que mon fils. On ne m'en a laissé le droit, il c'en est fallu d'une seule injection et mes paupières voilaient de nouveau mes yeux pour un sommeil éternel.

Dans cette glace, je ne pense plus à rien, je ne songe plus, je ne suis plus que fourmillement, comme une statue qu'un public a oublié pour ne plus venir la contempler. Comme un sarcophage abandonné depuis des siècles dans un tombeau qui attend qu'une possible entité vienne réclamer l'âme qui lui est du... Je ne vis pas, je ne suis pas morte pour autant, je suis simplement figée, dans l'attente qu'une entité vienne enfin me délivrer...

Si la mort m'embrasse enfin, alors je serai libre, libre de savoir s'ils vont bien, s'ils ont échappé aux sombres desseins de leur père... Ils ne savent rien l'un de l'autre, sont comme deux étrangers, du moins ils l'étaient et je désirais remédier à ça, pour elle, pour me racheter du mal certain que j'avais pu lui faire malgré moi, uniquement car mon cœur s'était entiché de la mauvaise personne, tout comme le sien d'après ce qu'elle avait pu me délivrer secrètement. Je désirai offrir à son unique bien sur terre, une vie descente, loin des horribles activités d'un père qui ne méritait en rien de poser les yeux sur elle tout autant que sur lui, l'innocence de ces deux enfants est peut être ce qui me maintient encore en vie, où est-ce ce givre qui m'empêche de bouger ? Tout ce que je sais, c'est que j'étais promise à la mort à à peine vingt-six ans, le reste n'est que souvenirs embrumés, les rires de cette petite fille, les sourires de mon petit garçon, je ne demande qu'une chose si toutefois jamais je ne revois leurs traits, qu'ils se portent bien et obtiennent l'existence que je désirais leur offrir dans un tout autre endroit.