J'ai vu ma sœur mourir, puis mes parents se tirer une balle suite à son décès, j'ai pourtant toujours su qu'ils ne voyaient que par elle, pourtant, on se ressemblait comme deux gouttes d'eau, malgré nos cinq ans d'écart... Eden s'est tranchée les veines, a baigné dans l'eau maquillée de son sang a en avoir la peau flétrie alors qu'elle était jeune et belle, qu'elle avait l'avenir devant elle. Ces faits ci vous marquent pour le reste de vos jours, pourtant, j'ai su me relever, sans l'aide de psy ou autre imbécile en blouse blanche soit disant capable de vous recentrer les neurones mais, au delà, dans le miroir de la salle de bain, chaque jour je ne voyais plus mon reflet mais celui d'Eden, c'est davantage ça qui m'a marqué, que cette conne, se préférant vouée à la mort pour vivre une éternité de jeunesse, puisse ainsi me poursuivre, sur mes propres traits tout en me foutant la mort de nos parents chaque jours un peu plus au visage. C'est là que j'ai su qu'un jour ou l'autre, il faudrait y remédier coûte que coûte.

J'ai suivi des études de lettres, obtenu mon diplôme et ce sans jamais trop abuser de mes charmes pourtant naturels, par la suite, en revanche, mon poste dans ce journal local m'a été confié après un petit passage à nue sous les mirettes du directeur. Il était riche, pas très sexy, ni même doué au lit, mais simuler m'apportait ce que je désirai, un paquet de fric sur mon compte en banque, une merveilleuse garde robe, les plus belles parures de bijoux, et plus encore un pied dans le monde sublime de la chirurgie. A cette époque, je n'ai fait refaire que mon nez, simplement car le monde a décidé de foirer alors que tous mes rendez-vous, afin de faire de moi une autre femme tout bonnement parfaite et loin du minois de ma sœur, étaient pris. Bien entendu après 2012, et pendant cinq ans à six ans, l'argent n'avait plus de valeur, je me suis pourtant accrochée à ce crétin de Bryan jusqu'à le voir rendre son dernier soupir aux portes de New York alors que l'univers se redressait enfin...

Une fois encore mes rêves s'envolaient, j'ai du rejouer le même scénario, entrer au Times par mes propres moyens cette fois et là, rencontrer le parfait pigeon. Classe, bel homme et pourtant ennuyeux, j'a cru pouvoir l'aimer, je ne sais pourtant pas d'où m'est venue cette idée sordide, je n'ai jamais aimé personne d'autre que moi, mais son argent lui... je l'adorai et l'adore encore, il m'a permis de devenir celle que je désirai être depuis plus de quinze ans, enfin je revis et je profite de tout, davantage encore car même si Nate ne désire plus qu'une chose, à savoir divorcer, je le tiens par le biais de ce merveilleux contrat de mariage qui lui fera perdre des biens qu'il ne veut absolument pas laisser dans l'histoire. En somme je suis riche et... parfaite... Pour le reste, je prend bien trop de précaution pour qu'il puisse se retourner et me la jouer différemment de ce que moi j'ai écris pour le reste de mon existence, elle sera glorieuse, teintée de sexe et de tout ce que j'adore...