Quand on est à l’aube de sa vie, l’interdit nous attire, braver les règles pour se sentir libre, embrasser le danger pour se sentir vivre, et toutes ces putains de conneries je n’y ai pas échappé pour m’amouracher du mauvais type. Jacks appartenait à un gang de motard, le cuir, les bécanes, cette odeur d’être insubmersible me séduisait, et il ne m’a pas fallu longtemps pour rejoindre cette famille, me voyant offrir le titre de régulière du gamin de Président des Sons of anarchy. Les premières années tout était absolument géniale, on vivait sur notre petit nuage, je côtoyais encore les miens, mon frangin Seth sa compagne et leur petite gamine.

Puis, les embrouilles entres gangs, les fédéraux au cul à cause du trafic de came et d’arme du club vinrent éclabousser notre vie paisible, Jacks était souvent à cran, refusait de parler pour se soulager, et moi dans toute ma splendeur, qui ne cherchait qu’à l’aider, tentait de le faire sortir de sa coquille, sans imaginer un instant que le premier poing fuserait pour une longue série durant des années. La première seringue à fini par rejoindre mon bras, c’était juste pour s’évader, convaincu que je plongerais pas, connerie… je m’y suis noyée, je me suis renfermée, à en rejeter ma famille qui voulait simplement m’aider. Et bien que j’ai été infecte avec eux, ils savent que je les aimais et j’espère au plus profond de moi qu’ils me pardonnent.

Et enfin, y’a eu cette saloperie de virus qui a transformer mon monde, et bien que c’était la merde, je voyais là une opportunité de m’en sortir, c’était sans compté l’intervention de Jackson, qui me mettait la tête sous l’eau, me plantant lui-même les aiguilles pour s’assurer que jamais je ne m’éloignerais. Dans toute cette merde qu’il remuait est né mon premier rayon de soleil, Abel mon adorable petit bonhomme, qui me donnait chaque jour l’envie de fuir sans pouvoir le faire, tant il avait besoin de cette protection que lui offrait les membres restant du club.

Finalement, la vie est revenue à la normale, j’ai foulé à nouveau le sol de New York, sans retrouver ce petit piment que j’affectionnais, mon petit frère. Je pensais naïvement que Jacks saisirait cette nouvelle chance pour redevenir l’homme qu’il était autrefois, encore une fois… connerie. Les seringues piquaient encore ma peau, et je me voyais crever chaque jour un peu plus, jusqu’à voir l’impensable se produire en la personne d’Happy. Ce type d’une quarantaine d’années, fidèle au gang depuis ses plus jeunes années, avait des principes, et voir la détresse dans le regard de mon môme lui a fendu le cœur. C’est grâce à lui que j’ai échappé à ma dernière overdose, et quand je suis tombée enceinte pour la dernière fois, le club presque en dissolution, j’me suis dis Drea Cooper c’est le moment de reprendre ta vie en main. Enceinte je préparais mon envole, celui de reprendre mes gosses, et surtout le courage de porter plainte, mais quand il s’en est aperçu, il m’a prit mon gamin et a disparu de la surface. Happy lui est resté près de moi pour m’aider, ratissant la ville, puis peu à peu les extérieurs pour retrouver mon ange blond tandis que je donnais naissance au second… Thomas Seth Cooper.

Aujourd’hui, mon petit bonhomme grandit doucement, sans père, mais avec un mec en or qui veille ses jours, qui bosse comme il le peut pour nous aider et ne plus me voir sombrer pour ses petites billes qui me scrutent en découvrant la vie. Quand j’entend les gamines dans les cafés parler de l’homme bien, un rictus mauvais quitte ma gorge, j’étais comme elles autrefois après avoir découvert le pire visage de Jacks, mais dans mon boulot, quand je vois les mec dit bien que j’accompagne, j’me dis que celui capable de faire le pied de grue sous la neige devant mon immeuble pour chopper mon cœur, il est loin d’être né… (à l'autre crétin au dessus du ciel de me prouver le contraire) heureusement y’a des types au lourd passé, mais au cœur génial qui eux, ne vous plante pas d'aiguille mais vous aide à vous en sortir malgré l'absence de votre petit ange.

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